L’iode est un oligo-élément naturellement présent dans certains aliments. De nos jours, il est également ajouté dans le sel dans le but de prévenir les carences en iode. L’iode apparaît dans notre alimentation rarement en tant qu’élément pur, mais plutôt sous plusieurs formes chimiques, comme les iodates et iodures. L’iodure est rapidement et presque complètement absorbé par l’estomac et le duodénum. L’iodate est réduit dans le tractus gastro-intestinal et absorbé sous forme d’iodure.
Le rôle de l’iode dans l’organisme humain
L’iode est un composant essentiel des hormones thyroïdiennes, c’est à dire de la thyroxine appelée T4 et triiodothyronine appelée T3.
Les hormones thyroïdiennes régulent :
- le bon développement du squelette et du système nerveux central chez les fœtus et les nourrissons,
- la synthèse des protéines,
- l’activité enzymatique,
- l’activité métabolique.
La fonction thyroïdienne est principalement régulée par la thyréostimuline également appelée thyréotrophine ou TSH, sécrétée par l’hypophyse. Son rôle est de contrôler la production et la sécrétion des hormones thyroïdiennes, protégeant ainsi le corps contre l’hypothyroïdie et l’hyperthyroïdie. La sécrétion de TSH augmente l’absorption thyroïdienne d’iode et stimule la synthèse et la libération de T3 et T4.
Les apports en iode journaliers recommandés
Les programmes d’iodation du sel, mis en œuvre par de nombreux pays, ont considérablement réduit la prévalence de la carence en iode dans le monde.
L’apport journalier en iode recommandé est de :
- 110 mµ pour les nouveaux nés et nourrissons jusqu’à 6 mois,
- 130 mµ pour les nourrissons de 7 à 12 mois,
- 90 mµ pour les enfants de 1 à 3 ans,
- 90 mµ pour les enfants de 4 à 8 ans,
- 120 mµ pour les enfants de 9 à 13 ans,
- 150 mµ pour les adolescents de plus de 13 ans et les adultes,
- 220 mµ pour les femmes enceintes,
- 290 mµ pour les femmes allaitantes.
La carence en iode
Dans des conditions normales, le corps contrôle étroitement les concentrations d’hormones thyroïdiennes via la TSH. En règle générale, la sécrétion de TSH augmente lorsque l’apport en iode est inférieur à environ 100 µg par jour. La TSH augmente l’absorption thyroïdienne d’iode par le sang et la production d’hormones thyroïdiennes. Cependant, de très faibles apports en iode peuvent réduire la production d’hormones thyroïdiennes, même en présence de taux élevés de TSH.
Les conséquences d’une carence en iode
Le goitre est généralement le signe clinique le plus précoce de la carence en iode. Chez les femmes enceintes, une carence en iode de cette ampleur peut entraîner des déficits neurodéveloppementaux majeurs et un retard de croissance du fœtus, ainsi que des fausses couches et des mort-nés.
Le retard mental. La carence en iode a de multiples effets néfastes sur la croissance et le développement et constitue la cause la plus fréquente de retard mental évitable dans le monde. Les troubles dus à une carence en iode résultent d’une production inadéquate d’hormones thyroïdiennes.
Le crétinisme. Pendant la grossesse et la petite enfance, une carence en iode peut avoir des effets irréversibles. Une carence grave et chronique en iode à l’état fœtal est à l’origine du crétinisme, caractérisé par un retard mental, un mutisme sourd, une spasticité motrice, un retard de croissance, un retard de maturation sexuelle et d’autres anomalies physiques et neurologiques.
Les troubles du développement. Chez les nourrissons et les enfants, une carence moins sévère en iode peut également entraîner des déficits neurodéveloppementaux, tels qu’une intelligence légèrement inférieure à la moyenne. Une carence légère à modérée en iode chez la mère a également été associée à un risque accru de trouble d’hyperactivité avec déficit de l’attention chez l’enfant.
L’hypothyroïdie. Elle se produit si la consommation d’iode d’une personne est inférieure à 10-20 µg par jour environ, ce qui se manifeste souvent par un goitre. Cette augmentation du volume de la glande thyroïde reflète la tentative de l’organisme de capter davantage d’iode dans la circulation afin de produire des hormones thyroïdiennes.
Le risque de cancer de la thyroïde. Chez l’adulte, une carence en iode légère à modérée peut entraîner un goitre, ainsi qu’une altération de la fonction mentale et de la productivité du travail, consécutifs à l’hypothyroïdie. Une carence chronique en iode peut être associée à un risque accru de cancer folliculaire de la thyroïde.
- les brûlures de la bouche,
- de la gorge et de l’estomac,
- la fièvre,
- les douleurs abdominales,
- les nausées,
- les vomissements,
- la diarrhée,
- le pouls faible,
- le coma.
- 200 mµ pour les enfants de 1 à 3 ans,
- 300 mµ pour les enfants de 4 à 8 ans,
- 600 mµ pour les enfants de 9 à 13 ans,
- 900 mµ pour les adolescents de plus de 13,
- 1100 mµ pour les adultes,
- 1100 mµ pour les femmes enceintes et
allaitantes.
Le surdosage en iode
Lorsque l’iodure pénètre dans la circulation sanguine, la glande thyroïde la concentre en quantité suffisante pour la synthèse des hormones thyroïdiennes et la majeure partie de la quantité restante est excrétée dans les urines. Le corps d’un adulte en bonne santé et dont les apports en iode sont suffisants contient environ 15 à 20 mg d’iode, dont 70 à 80% sont contenus dans la thyroïde.
Une consommation élevée d’iode peut provoquer certains symptômes de la carence en iode, comme le goitre, des taux élevés de TSH et l’hypothyroïdie.
Les cas d’intoxication aiguë par l’iode sont rares et sont généralement causés par des doses de plusieurs grammes.