L’obésité est une condition dans laquelle une personne a une quantité ou une distribution de graisse corporelle malsaine. Pour mesurer l’obésité, les chercheurs utilisent couramment une échelle appelée indice de masse corporelle. L’IMC est calculé en divisant le poids d’une personne en kilogrammes par sa taille en mètres au carré ce qui généralement est exprimé en kg / m2. L’IMC fournit une mesure plus précise de l’obésité que le poids seul. Pour la plupart des gens, il s’agit d’un indicateur assez bon, bien que indirect de la masse grasse corporelle.
D’autres mesures reflétant la distribution de la graisse corporelle, c’est-à-dire si davantage de graisse est distribuée autour des hanches ou de l’abdomen, sont de plus en plus utilisées avec l’IMC comme indicateurs de l’obésité et des risques de maladie. Ces mesures incluent le tour de taille et le rapport taille hanches, c’est-à-dire le tour de taille divisé par le tour de hanche.
Les catégories de poids standard basées sur l’IMC pour les adultes de 20 ans et plus sont les suivantes:
IMC | Catégorie de poids |
En dessous de 18,5 | poids insuffisant |
18,5 à 24,9 | poids normal |
25,0 à 29,9 | surpoids |
30,0 à 39,9 | obésité |
40.0 ou plus | obésité sévère |
Par rapport aux personnes de poids normal, les personnes en surpoids ou obèses courent un plus grand risque de contracter de nombreuses maladies, notamment :
- le diabète,
- l’hypertension,
- les maladies cardiovasculaires,
- les accidents vasculaires cérébraux,
- de nombreux cancers.
L’obésité extrême ou grave est également associée à une augmentation du taux de mortalité suite à des maladies cardiaques, le cancer et le diabète.
La relation possible entre l’obésité et le cancer
Les données des études observationnelles de la population ne permettent pas d’établir de manière définitive que l’obésité provoque le cancer. Cela s’explique par le fait que les personnes obèses ou en surpoids peuvent différer des personnes maigres autrement que par leur masse grasse. Il est possible que ces autres différences, plutôt que leur masse grasse, expliquent le risque accru de cancer.
Néanmoins, il existe des preuves selon lesquelles des quantités plus importantes de graisse corporelle sont associées à des risques accrus d’un certain nombre de cancers, notamment:
- L’adénocarcinome œsophagien
Le risque de développer l’adénocarcinome œsophagien serait 2 fois plus élevé chez les personnes en surpoids ou obèses et plus de 4 fois plus élevé chez les personnes sévèrement obèses.
- Le cancer du cardia gastrique
Le risque de développer le cancer du cardia gastrique serait presque 2 fois plus élevé chez les personnes obèses.
- Le cancer colorectal
Le risque de développer le cancer colorectal serait d’environ 30% plus élevé chez les personnes obèses.
- Le cancer de l’endomètre
Le risque de développer le cancer de l’endomètre serait 2 à 4 fois plus élevé chez les femmes en surpoids ou obèses et 7 fois plus élevé chez les femmes sévèrement obèses.
- Le cancer du foie
Le risque de développer le cancer du foie serait jusqu’à 2 fois plus élevé chez les personnes en surpoids ou obèses. De plus, les hommes obèses sont plus exposés au risque de développer le cancer du foie que les femmes obèses.
- Le cancer du pancréas
Le risque de développer le cancer du pancréas serait environ 1,5 fois plus élevé chez les personnes en surpoids ou obèses.
- Le cancer du rein
Le risque de développer le cancer du rein serait presque 2 fois plus élevé chez les personnes en surpoids ou obèses. - Le cancer du sein
Le risque de développer le cancer du sein serait de 20 à 40% plus élevé chez les femmes obèses ménopausées. L’obésité est également un facteur de risque de cancer du sein chez l’homme.
- Le cancer de la thyroïde
Un IMC élevé est associé à une augmentation de 10% du risque de cancer de la thyroïde.
- Le cancer de la vésicule biliaire
Le risque de développer le cancer de la vésicule biliaire serait d’environ 20% plus élevé chez les personnes en surpoids et de 60% plus élevé chez les personnes obèses. L’augmentation du risque est plus importante chez les femmes que chez les hommes.
- Le myélome multiple
Le risque de développer le myélome multiple des os serait de 10% à 20% plus élevé chez les personnes en surpoids ou obèses. - Le méningiome
Le risque de développer le méningiome, une tumeur cérébrale des méninges, serait de 20% plus élevé chez les personnes en surpoids et de 50% plus élevé chez les personnes obèses.
Les facteurs de risque liés à l’obésité
Plusieurs mécanismes pourraient expliquer comment l’obésité augmenterait le risque de certains cancers. Par exemple, une inflammation locale chronique de bas niveau peut avec le temps endommager l’ADN et provoquer le cancer.
Plusieurs inflammations locales chroniques pourraient évoluer vers le cancer :
- une inflammation locale chronique induite par le reflux gastro-œsophagien,
- une inflammation chronique de la vésicule biliaire due à des calculs biliaires,
- la colite ulcéreuse chronique,
- l’hépatite.
Ces états chroniques inflammatoires seraient responsables respectivement du cancer de l’œsophage et le cancer du foie.
La production des quantités excessives d’œstrogènes par des tissus adipeux serait liée au risque élevé de développer le cancer du sein, de l’endomètre, de l’ovaire et de certains autres cancers.
Des taux sanguins élevés d’insuline observés chez beaucoup de personnes obèses favoriseraient l’apparition de cancers du côlon, du rein, de la prostate et de l’endomètre.
La minceur diminue-t-elle le risque de cancer ?
De nombreuses études observationnelles apportent des preuves que moins importante est la prise de poids durant la vie adulte et moins il y aurait de risques de développer un cancer du colon, du rein et, pour les femmes ménopausées, des cancers du sein, de l’endomètre et de l’ovaire. Il vaut donc mieux de rester mince. Perdre du poids apporterait également des bénéfices. Ainsi, une perte de poids intentionnelle, suite à une chirurgie bariatrique diminuerait le risque de cancers liés à l’obésité.
L’obésité et la survie après le cancer
Les recherches indiquent que l’obésité peut aggraver plusieurs aspects de la survie au cancer, notamment la qualité de vie, la récurrence du cancer, la progression du cancer et le pronostic de survie. Ainsi, l’obésité serait liée à un risque accru de lymphœdème lié au traitement chez les survivantes du cancer du sein et à l’incontinence chez les survivants du cancer de la prostate traités avec une prostatectomie radicale. De même, les patients atteints d’un cancer du rectum de stade II ou III avec un IMC élevé au départ présenteraient un risque accru de récidive locale.