Le thé vert (Camellia sinensis, Theaceae) est, après l’eau, la boisson la plus consommée dans le monde. La consommation quotidienne de polyphénols à base de thé vert est élevée dans certains pays. Par exemple au Japon, environ 34% de la consommation totale de polyphénols provenant des boissons provient du thé vert.
Le thé vert et la prévention du cancer
La consommation de thé vert peut offrir une protection contre les maladies chroniques, y compris le cancer. Les polyphénols contenus dans le thé vert seraient responsables de cet effet préventif contre le cancer grâce à leur activité antioxydante.
Les polyphénols de thé vert peuvent être des antioxydants directs en piégeant les formes réactives de l’oxygène ou en chélatant les métaux de transition. Ils peuvent aussi agir indirectement en régulant positivement certaines enzymes antioxydantes.
Les polyphénols de thé vert peuvent également être de puissants pro-oxydants, provoquant un stress oxydatif qui entraîne la mort des cellules cancéreuses. L’ajout du lait dans le thé vert peut inhiber sa propriété pro-oxydante en diminuant son action bénéfique.
Les composés phénoliques du thé vert de concentration la plus élevée sont :
- l’acide gallique,
- la gallocatéchine,
- la catéchine,
- l’épicatéchine,
- l’épigallocatéchine,
- le gallate d’épicatéchine,
- le gallate d’épigallocatéchine,
- l’acide p-coumaroylquinique
- le gallocatéchine-3-gallate.
Le thé vert contient également des tanins condensés et hydrolysables. Le thé vert a la plus forte concentration de polyphénols par rapport aux autres thés, ce qui peut expliquer pourquoi le thé vert peut induire une mort cellulaire dans les cas de cancers mieux que les autres thés. Le lait diminue la formation de peroxyde d’hydrogène, substance responsable de l’action pro-oxydante du thé vert.
Le thé aurait un effet préventif en particulier dans des populations à haut risque entre autres contre :
- le cancer du poumon,
- le cancer du sein,
- le cancer de l’ovaire,
- le cancer de l’estomac.
Le thé vert, grâce à son activité anti-photocarcinogène, peut avoir également un effet photo-protecteur sur la peau excessivement exposée aux rayons UV. En effet, les polyphénols, en raison de leur pouvoir de réparation de l’ADN, empêcheraient le développement de tumeurs cutanées induites par les UVB.
Le thé vert contre les maladies cardiovasculaires
Il existerait un lien étroit entre la consommation de thé vert et la santé cardiovasculaire. Les catéchines, les principaux composés polyphénoliques du thé vert, exercent des effets protecteurs vasculaires par de multiples mécanismes, notamment des effets antioxydants, antihypertensifs, anti-inflammatoires, anti-proliférants, anti-thrombogènes et hypolipidémiants.
Les catéchines du thé présentent une activité antioxydante en piégeant les radicaux libres, en chélatant les ions de métaux de transition, en inhibant les enzymes pro-oxydantes et en induisant les enzymes antioxydantes. Les catéchines du thé inhibent les enzymes clés impliquées dans la biosynthèse des lipides et réduisent l’absorption des lipides intestinaux, améliorant ainsi le profil lipidique du sang. Les catéchines régulent le tonus vasculaire en activant l’oxyde nitrique endothélial.
Les catéchines préviennent l’inflammation vasculaire qui joue un rôle essentiel dans la progression des lésions athérosclérotiques. Les activités anti-inflammatoires des catéchines peuvent être dues entre autres à la suppression de l’adhésion des leucocytes à l’endothélium. Elles inhibent également la prolifération des cellules musculaires lisses vasculaires en interférant avec les facteurs de croissance des cellules vasculaires impliqués dans l’athérogenèse. Les catéchines inhibent l’adhésion des plaquettes, inhibant ainsi la thrombogenèse.
Le thé vert contre l’obésité et le diabète du type 2
Le thé vert aurait des effets bénéfiques non seulement sur les maladies cardiovasculaires, mais également sur l’obésité et le diabète de type 2. Il y aurait une réduction de 33% du risque de diabète de type 2 chez les personnes consommant six tasses de thé vert ou plus par jour, par rapport à celles consommant moins d’une tasse par semaine. Les personnes consommant du thé vert pendant des années auraient un taux de graisse plus bas et un tour de taille plus petit par rapport à celles qui n’en boivent pas.
Plusieurs mécanismes responsables de l’effet positif du thé vert sur le métabolisme du glucose ou l’obésité auraient été observés. Le gallate d’épigallocatéchine, la forme de catéchine la plus abondante dans le thé vert, a été reconnu comme étant le principal facteur attribuable aux effets bénéfiques du thé vert. Le gallate d’épigallocatéchine inhiberait la prolifération et la différenciation des adipocytes, augmenterait l’oxydation de la graisse et l’expression de GLUT-4, dont le rôle essentiel est le transport du glucose du plasma au muscle et au tissu adipeux. Le thé vert provoquerait également une augmentation importante de la dépense énergétique. Néanmoins, le rôle du thé vert pour combattre l’obésité et le diabète de type 2 reste ambigu, même si ses effets ont pu être observés.
Le thé vert contre les infections urinaires
Le thé vert pourrait avoir un effet antimicrobien sur les bactéries E. coli responsables des infections urinaires. Les infections des voies urinaires constituent le type d’infection le plus répandu dans le monde et entraînent des coûts de soins médicaux importants. L’Escherichia coli est l’agent infectieux responsable de 80 à 90% des infections urinaires.
Les catéchines polyphénoliques, principaux composants bénéfiques du thé vert se sont avérés avoir les effets antimicrobiens importants. L’une d’elles, l’épigallocatéchine, aurait des effets antimicrobiens sur E. coli et serait excrétée dans l’urine à une concentration suffisamment élevée pour être potentiellement efficace en tant qu’agent antimicrobien.
Le thé vert dangereux pour le foie ?
Le thé vert est considéré comme bénéfique et sans danger. Néanmoins, de fortes concentrations de thé vert que l’on peut rencontrer dans des suppléments alimentaires, pourraient avoir un effet hépatotoxique et entraîner, dans des cas extrêmes, l’insuffisance hépatique. Pour le bien de votre foie, si vous voulez profiter des bienfaits de cette plante, choisissez alors la méthode traditionnelle et délectez-vous d’une bonne tasse de thé, plutôt que d’avaler des comprimés et des gélules. Si toutefois vous préférez des suppléments, ne dépassez pas la dose recommandée par le fabricant.