Les avantages de l’exercice physique sur le cerveau et le bien-être général sont bien connus des professionnels de la santé, mais pas forcément du grand public. Comprendre l’importance de l’activité physique pour la santé en général est crucial à tout âge, en particulier pour les personnes âgées à risque de développer la maladie d’Alzheimer, une maladie qui touche principalement les personnes de plus de 65 ans.
La maladie d’Alzheimer est une maladie neurodégénérative caractérisée par la formation des plaques séniles et la dégénérescence neurofibrillaire. Les effets bénéfiques de l’exercice physique ont été observés sur le maintien de la taille du cerveau. L’activité physique s’avère également efficace pour la prévention des facteurs de risque de maladie d’Alzheimer, tels que l’obésité, l’hypertension et les accidents vasculaires cérébraux. Ses effets bénéfiques s’étendent aux personnes atteintes de démence ou à d’autres troubles neurodégénératifs liés à l’âge.
Bien que des études approfondies soient nécessaires pour bien comprendre les mécanismes par lesquels l’exercice physique produit des effets bénéfiques, les observations suggèrent qu’il est pertinent d’intégrer l’exercice physique à la prévention et au traitement de la maladie d’Alzheimer.
Il est important de rappeler qu’en France, 900 000 personnes sont atteintes de maladie d’Alzheimer, 225 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année et son incidence augmenterait même considérablement à l’avenir. Une telle augmentation pourrait poser des problèmes médicaux, sociaux et économiques à la population et, comme la France ne fait pas l’exception, au système de santé mondial.
L’exercice régulier, notamment le jogging, la marche, le vélo, les étirements, la nage ou la corde à sauter peut prévenir ou retarder la progression des troubles cérébraux et des maladies métaboliques telles que l’obésité, le diabète et l’hypertension, facteurs de risque de maladies neurodégénératives.
L’exercice physique régulier a de nombreux avantages, il améliore et augmente :
- l’endurance des cellules, des tissus et des organes au stress oxydatif,
- le métabolisme énergétique,
- la vascularisation
- la synthèse de neurotrophines.
Ces dernières sont des facteurs essentiels pour la survie et la différenciation des neurones du système nerveux périphérique au cours du développement.
Tous ces points énumérés ci dessus constituent des inducteurs importants de la neurogenèse, du développement musculaire, de l’amélioration de la mémoire et de la plasticité cérébrale. Ces avantages sont importants dans la prévention de la maladie d’Alzheimer et fournissent des options de traitement pour les troubles neurodégénératifs associés à l’âge.
Si vous optez pour une activité physique intense, sachez, qu’après six mois d’entraînement on peut constater une augmentation des facultés cognitives fonctionnelles, du métabolisme du glucose, de la forme cardiorespiratoire et de la composition corporelle. L’entraînement à haute intensité serait plus efficace chez les femmes que chez les hommes.
Il est bon à savoir, que vous pourrez bénéficier des effets bénéfiques de l’activité physique à long terme sur la santé de votre cerveau même si vous pratiquez des exercices de résistance ou de musculation. Pour cela, vous devez pratiquer une activité physique 40 minutes par jour, au moins deux jours par semaine. Il faut aussi que vous atteignez au moins 50% du maximum de vos performances physiques.
Calculer ses performances physiques
L’activité physique augmente la masse musculaire dans le corps humain ce qui a des effets bénéfiques sur le vieillissement métabolique. Une perte de masse musculaire a été observée chez des personnes à risque ou chez qui on a diagnostiqué la maladie d’Alzheimer. Ainsi, une forte corrélation a été identifiée entre une plus grande force musculaire et un faible risque de développer une démence ou une maladie d’Alzheimer chez des individus en bonne santé. La pratique régulière de l’activité physique tout au long de la vie, à tout âge et en particulier chez des personnes âgées, non seulement améliore l’état de santé général, mais diminue les risques de développer la démence ou la maladie d’Alzheimer.
Bien qu’il n’y ait pas de consensus quant aux activités physiques optimales associées à la prévention ou à l’amélioration de l’état des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, les activités aérobiques et l’entraînement équilibré d’intensité modérée à forte sont considérés comme optimaux. Rappelons que les activités aérobiques sont ceux qui nécessitent un apport en oxygène. En font partie la marche rapide, le jogging, la natation, le vélo, la danse, l’entraînement multi-sports… Les activités aérobiques renforcent le cœur et les poumons et stimulent la circulation sanguine.
Ainsi, la pratique régulière de la marche améliore la cognition dans la maladie d’Alzheimer, tandis que la musculation est particulièrement efficace pour améliorer les fonctions motrices et posturales et réduire le risque de développer une maladie d’Alzheimer, car elle améliore la masse et la force musculaires, affectées chez les patients.
L’exercice physique améliore la circulation sanguine en général et augmente le débit sanguin cérébral, ce dernier améliorant la neurogenèse. Il a été observé que l’entraînement aérobie comportant des exercices de force et d’équilibre induit d’importants effets bénéfiques sur la santé, améliorant ainsi :
- la fonction exécutive,
- la capacité d’attention,
- la vitesse de traitement,
- la mémoire épisodique,
- la mémoire procédurale.
D’autres conditions telles qu’une exposition à la lumière directe du soleil et une bonne nutrition joueraient un rôle important dans l’amélioration des résultats de l’entraînement.
En conclusion, un esprit sain dans un corps sain, la fameuse phrase prononcée par Juvénal, le poète romain, retrouve ici tout son sens. L’activité physique permettant d’entretenir la santé physique nous aiderait à préserver notre santé mentale.